Au fil de l’eau : un ingénieux système
1 - La source : elle prend naissance au fond de la citerne couverte et fournissait jusque dans les années 50, l’eau potable à ceux du hameau qui n’en étaient pas pourvus par une source privée. L’eau était conduite de la source jusqu’à portée du seau par une canalisation creusée dans un tronc. Le seau était pour cet usage exclusif : son bord était incurvé pour empêcher que le clapotis n’éclabousse le porteur.
Ce n’est pas actuellement une source parfaite car elle se tarit lors des grandes sècheresses et se trouble lors des gros orages.
2 - « La Font » : c’est ainsi qu’était nommée la réserve d’eau fraîche protégée par un bâti en pierres sous une voûte en plein cintre couverte par un toit à deux pans. Un portail de fer à double battant fermait l’avant de la Font pour en protéger la propreté et éviter les accidents par noyade.
3 - L’abreuvoir : le surplus de la Font se déverse dans un bassin étroit et long, très peu profond où s’abreuvaient les vaches. Quatre pouvaient y boire ensemble : c’était la taille commune des troupeaux ! Cet abreuvoir servait surtout l’hiver quand les vaches sont à l’écurie. On les amenait là deux ou trois fois par jour jusqu’en 1956 année de l’adduction d’eau. Les têtards apprécient fort l’endroit et s’y tiennent !
4 - Le lavoir : c’est un grand bassin où l’eau se déverse après avoir traversé l’abreuvoir. Le surplus s’écoule dans le pré en contre-bas et rejoint le ruisseau du Vervuis. Il comporte une longue pierre à laver où pouvaient oeuvrer trois lavandières côte à côte, à genoux. Cette partie du lavoir est recouverte d’un toit de tuile adossé au talus d’un côté et soutenu par une colonne en pierre dorée de l’autre. Deux pierres individuelles étaient disponibles sur les autres côtés dont une est encore en place.
L’eau du lavoir et de la citerne servent encore aujourd’hui aux viticulteurs pour les traitements de la vigne et pour l’arrosage des jardins les plus proches.
Ici comme partout, la présence de l’eau attire tout un chacun : les enfants sont attirés comme par un aimant : jeter un caillou dans l’eau en cachette, pécher les têtards avec un petit seau, patauger dans l’abreuvoir, y ruiner ses chaussures et depuis quelques années, apporter des miettes aux poissons rouges qui prospèrent dans le lavoir.
Un patrimoine qui a survécu à la modernité et est promis à un bel avenir !
[Fédération Patrimoine des Pierres Dorées, Texte : Renée Dupoizat]
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